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Dès sa première édition, Treesome Festival prend le parti d’une programmation majoritairement féminine : sur 40 artistes, 26 sont des femmes. On vous explique pourquoi. 

Non, la scène électronique et plus largement le monde de la musique ne sont pas hermétiques aux dynamiques de domination masculine, loin de là. Même si des mutations sont en marche – on se souvient il y a deux ans de l’arrivée du mouvement Me Too dans la musique et de la prise de parole de nombreuses femmes  – il reste encore du travail. La mue se fait lente et partout, les inégalités demeurent : à chaque étape de leur parcours, les femmes doivent lutter. Les inégalités salariales, l’atteinte de postes à responsabilité, mais aussi les violences sexistes et sexuelles qui demeurent encore et toujours, malgré la mise en place d’initiatives lors des événements musicaux. Sur ce sujet, les chiffres sont malheureusement évocateurs : selon Consentis, 60% des femmes ont été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle en milieu festif. Du côté de la programmation, entre 2017 et 2019, les femmes ne représentaient que 21% des artistes programmés dans les grands festivals électroniques mondiaux, selon l’étude menée par le réseau Female pressure.

Alors pour prendre le contre-pied et tenter, à son échelle, de poser l’une des pierres nécessaires à la construction d’une scène électronique qui doit se réinventer, Treesome Festival a fait le choix de convier 70 % de femmes au sein de sa programmation. On voit déjà venir certains discours : non pas que ces femmes aient été choisies parce qu’elles étaient femmes, mais bien pour leur talent. Et pour faire bouger les lignes, la question de la représentation est primordiale : nombreuses sont celles qui, avant de se lancer en tant qu’artistes, ont longtemps hésité parce qu’elles ne voyaient autour d’elles que des hommes. Cela doit changer. En choisissant de laisser une large place à ces artistes féminines, Treesome Festival s’oppose, de fait, à cette domination insidieuse, mais encore bien présente, des hommes sur la scène électronique en envoyant par la même occasion un message à ceux qui peuvent encore croire qu’elles n’ont rien à faire ici : nous sommes là, talentueuses, flamboyantes, et nous ne bougerons pas.

  • Pour approfondir le sujet : le documentaire Underplayed, qui analyse les inégalités et la sous-représentation des femmes au sein de la scène électronique. 
  • Pour suivre l’actu : le crew Écoute Meuf qui nous abreuve de newsletters, d’évènements et de playlists pleines d’amour, de musiques et de meufs.
  • Pour se lancer : le programme MEWEM, le premier programme de mentorat pour les femmes dans la musique.